Bienvenue à Boboland



Bienvenue à Boboland
Le comportement humain en milieu urbain
Dupuy et Berberian


Un livre sérieux de Fluide Glacial, 2008



Chose promise chose due ! Je n'avais pas trop aimé la dernière copie des jeunes Dupuy et Berberian (ici), mais je désirais leur donner une autre chance en les convoquant pour un article de rattrapage. Dont acte.

Autant faire sérieux, comme l'indiquent les auteurs : "Une enquête sérieuse", "une étude sérieuse", "du côté de chez Dupuy Berberian", dans "un livre sérieux." Nous voilà prévenus, le sujet ne doit pas être traité à la légère.

Lestons nous d'abord avec un article paru dans arte magazine n° 18 du 28|4|07 au 4|5|07 annonçant une émission sur les bobos. Pour ceux qui l'ignoreraient encore , aucun rapport avec les bobos de "Allo maman bobo".

[ Bienvenue à Boboland ! Au coeur des villes occidentales, les “bourgeois bohèmes” conquièrent les quartiers populaires. À Paris, Londres et Berlin, rencontre avec une “classe émergente de la mondialisation”. Belleville, à Paris, quartier populaire et multiethnique par excellence. À l’écart des rues bruyantes et animées, protégée par une porte cochère équipée d’un digicode, une jolie cour pavée apparaît comme un havre de tranquillité. Au cours de ces
vingt dernières années, les appartements qui l’entourent ont vu leur population changer. Les nouveaux propriétaires sont graphistes, peintres, journalistes, photographes, architectes ou designers, ils ont rénové leur habitat et goûtent un certain art de vivre. Aujourd’hui, profitant d’une demande en hausse, les agences immobilières n’hésitent pas à proposer dans le même quartier un grenier de 50 m2 au prix de 220 000 euros… À Londres, c’est une ancienne usine située au coeur d’un quartier pauvre qui fait l’objet d’une réhabilitation. Lofts,
baies vitrées, entrées surveillées : les clients se bousculent pour accéder à cet îlot protégé, malgré les réactions hostiles du voisinage… À Berlin, ville la moins chère d’Europe, la “gentrification” (ainsi nomme-t-on le phénomène de “boboïsation”) est en marche dans l’est de la capitale… Bo comme bourgeois, bo comme bohème. La réalisatrice va à la rencontre de cette tribu très codifiée que l’on appelle en France les “bobos” mais qui existe aussi bien à Londres qu’à Berlin. Ce terme désigne une catégorie socioprofessionnelle urbaine, aisée, progressiste, qui délaisse les quartiers bourgeois pour s’installer dans les quartiers populaires, faisant ainsi grimper les prix du foncier et empêchant les habitants plus modestes d’y rester. Malgré leur désir de “se sentir peuple”, les bobos ont souvent tendance à vivre entre eux. Un documentaire drôle et saisissant sur la réalité sociologique de ces nouveaux bourgeois aux allures vaguement bohèmes de nos centres-ville européens, que le sociologue Jacques Donzelot qualifie de “classe émergente de la mondialisation”.]

De courtes séquences de 2-3 pages présentent sans compromis une bonne dizaine de personnages : couple à la recherche d'un appartement,  SDF, acheteuses , présentateurs vedettes de la télévision incapables de retenir le prénom de leurs invités, écrivains , stagiaire sans salaire, serveuse "chez Quetsche" ... et même des pingouins !
Dupuy et Berberian tirent à tout va et n'épargnent rien ni personne :  au hasard, le book crossing  (le livre abandonné est mis à la poubelle), la vie littéraire (les couvertures de deux livres sont échangées ) et même un chanteur bien connu (vraiment c'est embêtant, ta ta tan). Ne pas oublier les deux mots essentiels : bio et équitable !
Caustique et cruel, un vrai régal ! Cette fois-ci l'album est réussi (ouf !) et je déclare Dupuy et Berberian reçus avec les félicitations du jury !

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Mo' la fée Il y a 2 ans


j'ai lu ça cet été, je ne suis pas parvenue à finir l'album. Je n'ai même pas publié d'avis ne ressentant pas le besoin de parler de ce truc ^^



keisha Il y a 2 ans


@ Mo' la fée


Hélas! Et encore, celui ci m'a moins déçue que le précédent lu...

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